Page:Senancour - Rêveries, 1833.djvu/64

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meure, des arbres d’attitude diverse projettent au-dessus de votre tête leurs branches vivantes vers l’espace silencieux. Près de vous un mouvement passager, plus loin l’immensité inconnue ; c’est l’abrégé du monde. Si vous aimez à en pressentir les beautés, quelques branchages mobiles et le repos du ciel vous les rappelleront sans cesse ; mais la connaissance de toutes les parties du globe ne terminerait pas vos doutes sur les fins impénétrables. Chaque jour, quelque avertissement de tout le charme, ou de la rigueur des choses arrive au cœur de l’homme, et ce qu’il voit d’illimité dans ces oscillations deviendra pour sa pensée, ou bien pour ses désirs, le naissant indice d’une autre existence moins ténébreuse.