Page:Senancour - Rêveries sur la nature primitive de l’homme, 1802.djvu/226

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de se balancer mutuellement paur animer toute la machine ; la matière indifférenten abandonnée à elle-même, s’arrête, et son composé se dissoutn parce que n’ayant plus en lui le principe actif qui le soutenoit[1], il se trouve livré à l’effort des objets extérieurs qui k’altèrent et le dissipent en s’appropriant ses parties.

Quelle sera dans cette hypothèse la différence entre l’homme et les autres êtres animés dont l’intelligence est inférieure ? Dans ceux-ci le feu élémentaire est moins considérable, moins dominant, moins dégagé de la matière indifférente ; et celle-ci respectivement, et peut-être par cela même, est moins parfai-

  1. Peut-être le feu élémentaire qui paroît être le principe de l’attraction, rapproche de son centre commun, et retient en corps toute la masse de matière indifférente qu’il peut entraîner dans chacune des sphères particulières de son mouvement. C’est ainsi qu’il forme et agrandit un corps ; mais quand il s’est épuisé pour le conserver, en se dissipant insensiblement par les sécrétions que nécessite le renouvellement du corps par l’air extérieur, les alimens, etc., alors, devenu trop foible, il abandonne ce corps qu’il animoit aux forces supérieures des autres sphères du même feu élémentaire qui le détruisent, en séparant ses parties, pour les réunir chacunes aux corps particuliers qu’elles organisent.