connu d’aucune intelligence. Si jamais le génie des Becker ou des Staalh parvenoit, par les décompositions de la chimie, au feu élémentaire, il ne le pourroit employer parce qu’il ne pourroit le saisir ; s’il parvenoit à la matière morte, il ne la pourroit activer, par cette même raison qu’il ne sauroit maîtriser l’élément actif ; et comment organiserait-il la matière indifférente sans le principe du mouvement ?
Ces deux élémens ne sont que la matière diversement modifiés ; mais puisque cette différence est nécessairement essentielle et primitive, elle constitue deux êtres distincts, deux élémens principes. Cette distinction n’est point détruite par l’assertion qu’ils sont tous deux matériels : pourquoi la matière élémentaire serait-elle homogène ? Les deux élémens principes seront matériels, mais l’un sera corporel et indifférent au mouvement ou au repos, l’autre sera subtil et mu par lui-même.
On peut rapprocher les deux définitions de la nature données par Aristote dans sa physique, et par Diderot dans l’interprétation de la nature[1], et l’on aura celle-ci : la nature
- ↑ La nature est le principe éternel du mouvement et du repos. Physique d’Aristote.