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SOMMAIRE
De la septième Rêverie.



Une impulsion est nécessaire à l’être actif, mais des moteurs multipliés et toujours opposés fatiguent sa vie. Les traces du passé toujours conservées et celles de l’avenir toujours pressenties occupent nos facultés, de ce qui est éloigné ou imaginaire, et nous ne vivons, presque jamais dans le moment actuel ; ainsi toujours autres que ce que nous devrions être, nous perdons notre vie.

Il importe que la sensation actuelle soit supérieure à toute autre ; il importe encore qu’elle soit convenable à notre nature. Telle étoit la première disposition des choses : nos maux viennent de nous en être éloignés ; il est des moyens de nous en rapprocher, soit directement, soit indirectement.

Des effets des fermentés, et de ceux de la vraie philosophie. Les fermentés nous font rétrograder vers l’état le plus convenable à notre être, mais instantanément et d’une manière destructive : or le bonheur