Page:Senart - Les Castes dans l Inde les faits et le système.djvu/114

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Il serait malaisé de dresser une liste même approximative des fautes contre lesquelles s’exerce la vindicte judiciaire de la caste. Celles mêmes qui sont communes à toutes, l’usage de certains alimens estimés impurs, les rapports avec des castes dont le contact imprime une souillure, surtout la communauté de repas avec elles, sont suceptibles, suivant les cas, d’une foule de nuances qui ne sont point indifférentes. L’usage de liqueurs fermentées n’est pas également proscrit ni puni partout. L’adultère est poursuivi ; il est d’ailleurs, chez la femme, envisagé d’un œil fort différent, suivant que le complice est un homme de haute caste ou de caste inférieure[1]. D’autres cas sont plus spéciaux à certains groupes : il y en a où la prostitution, n’étant pas reconnue comme la profession normale de la caste, entraîne des châtiments. Négliger les funérailles d’un parent ou tuer une vache sont au contraire des fautes si graves qu’elles doivent presque partout appeler les sévérités de la loi. En revanche, un certain nombre seulement parmi les castes sont assez strictes pour punir l’homme qui a eu le tort de ne pas marier une fille avant l’âge de la puberté[2], de négliger, au delà d’une certaine date, l’initiation

  1. Steele, p. 173-4.
  2. Ibid., p. 163-4.