Page:Senart - Les Castes dans l Inde les faits et le système.djvu/153

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social de l’Inde, notre recherche, soucieuse avant tout de rétablir l’enchaînement historique, incline d’abord à les prendre comme l’expression intégrale, sincère, d’une situation authentique. En avons-nous ici le droit ? Tradition épique ou enseignement sacerdotal, le système est identique des deux parts. Mais il n’est pas moins ici que là traversé d’incertitudes, de contradictions, qui sont autant d’aveux. Tout le dénonce comme artificiel et spéculatif. Il n’est pas le fondement légal des faits ; à tout moment, les faits le démentent, le contrarient ou le débordent. Il n’y prétend même pas ; il réserve expressément les droits supérieurs de la coutume. Il n’est enfin que la mise au point d’une situation de fait dont il se propose de réduire les incohérences et les complications, qu’il s’efforce de transposer en un type idéal.

L’explication des castes mêlées n’a jamais pu faire illusion à personne[1]. Des impossibilités flagrantes la jugent.

On était en présence d’une foule dégroupes dont la multiplicité ruinait le principe exclusif des quatre castes. Il s’agissait d’en justifier l’existence. C’est du principe même qu’ils entamaient

  1. Cf. Max Müller, Chips, II, p. 343.