J’aurai, à cet égard, des réserves à marquer. Il est certain du moins qu’il sert régulièrement à désigner les quatre castes théoriques. Cette acception n’est pas connue du Véda. Le mot y est en revanche employé dans deux locutions qui s’opposent : ârya varna et dâsa varna, la « race aryenne » et la « race ennemie[1] ». Elles y ont des synonymes encore plus transparens, tels que la peau noire, les hommes noirs. La littérature plus moderne continue d’opposer parfois la race noire (krishna varna) aux brâhmanes[2]. Cette antithèse est donc le prototype, parfaitement équivalent, de celle qui plus tard s’exprime par ârya et çûdra, ârya varna et çaudra varna[3].
Par quelque évolution qu’en ait pu ensuite passer l’usage, le mot varna a donc été employé d’abord pour distinguer deux populations différentes et ennemies, caractérisées l’une par la blancheur au moins relative, l’autre par la noirceur de sa peau. Si les « varnas aryens » désignent dans la littérature postérieure les trois castes réputées de souche aryenne, l’expression a primitivement été consacrée au singulier : le « varna âryen » a dé-