Page:Senart - Les Castes dans l Inde les faits et le système.djvu/35

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sion que celle qui leur était héréditairement dévolue.

Le fait est donc assez apparent ; le détail, les conditions particulières en sont beaucoup plus obscures. À l’égard de tous, mais surtout de l’étranger, la vie privée de l’Hindou se ferme, s’enveloppe avec une sorte de timidité digne ; il n’est point aisé d’y pénétrer. L’organisme social de l’Inde, le jeu de ses ressorts, est d’ailleurs réglé infiniment plus par la coutume, variable suivant les lieux, insaisissable dans sa complexité, que par des formules légales fixées en des textes authentiques, aisément accessibles. Les livres que l’on est accoutumé à considérer comme des recueils de lois, ne représentent pas des prescriptions rigoureusement obligatoires dans le domaine civil. Ce sont des œuvres sacerdotales. Elles laissent dans le vague une foule de points intéressans. À bien des égards, elles expriment plutôt un certain idéal théologique que des définitions strictes adaptées à la réalité. Embrouillée déjà par la diversité et par l’entre-croisement des faits, l’étude est donc plus embarrassée que servie par une théorie légale dont la précision est décevante. L’autorité en est placée si haut que cette barrière doctrinale laisse libre passage à une pratique très différente et à une variété extrême de combinai-