Page:Senart - Les Castes dans l Inde les faits et le système.djvu/67

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brâhmaniques, se résout en fractions exogames, tout en constituant un seul groupe éponyme, et même en se rattachant expressément à un gotra unique[1] !

Si divers que soient les noms que, suivant les circonstances et suivant les lieux, prennent ces groupes, il est commode d’avoir pour les désigner dans leur ensemble un terme simple. Gotra peut être conservé à cet effet, puisque, aussi bien, le mot est consacré et par la langue technique et par une adoption très habituelle, sinon toujours clairvoyante. L’empire en a pénétré partout ; il n’est point partout également rigoureux.

On peut dire que partout il est interdit de se marier dans le gotra dont on porte le nom, dans le gotra paternel par conséquent. Mais cette interdiction n’épuise pas les empêchemens légaux. La règle ordinaire est qu’un homme ne peut se marier davantage dans le gotra de sa mère, ni souvent dans celui de la mère de son père, ni quelquefois dans le clan de la mère de sa mère[2]. L’exogamie du côté maternel est d’une portée très variable. On cite des castes ou tribus qui, à côté des gotras et au-dessous d’eux, connaissent des groupemens plus petits institués, semble-t-il, pour servir de

  1. Ibbetson § 544.
  2. Ibbetson, § 683 ; Elliot, p. 110 ; Risley, I, p. 211.