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CONFÉRENCES AU MUSÉE GUIMET

une popularité immortelle et suscité en Occident des admirations si enthousiastes. Vous vous en rappelez le cadre étrange. Les deux armées ennemies sont en présence sur le champ de bataille où vont se livrer les combats suprêmes. Au moment de se lancer dans la mêlée, où son rôle doit être décisif, le héros des Pâṇḍavas, Arjuna, prévoyant les destructions fratricides, ne peut maîtriser sa pitié. Son bras hésite. C’est alors que Kṛishṇa, le dieu-héros qui a consenti à lui assurer la victoire en se faisant le conducteur de son char de guerre, le réconforte et le ramène au combat. Il lui expose que toutes ces apparentes tueries sont un détail négligeable au regard de la sagesse qui sait la vie indestructible dans son foyer un et universel, qu’il sied au sage de s’élever dans une indifférence transcendante au-dessus de ces contingences misérables. Ce qui est enseigné là avec suite, c’est la doctrine qui, plus ou moins développée, revient en vingt autres parties du Mahâbhârata ; c’est, à vrai dire, le système qui inspire et domine l’épopée, au moins dans sa forme définitive ; c’est le Yoga. Non le pur Yoga technique, un Yoga plus vivant, qui sert de support à la religion de Vishṇou-Nârâyaṇa