en puissance dès cette vie, en fait après la mort ; des deux parts, il reçoit les mêmes noms, śânti, nirvâṇa. Que n’a-t-on dit du Nirvâṇa ? On en a, à mon sens, fort exagéré l’importance et l’originalité dans le bouddhisme. Étymologiquement, le mot n’évoque qu’une idée de bien-être et de paix. En dehors du bouddhisme, c’est seulement dans le cercle du Yoga qu’il se retrouve. L’audace négative du bouddhisme et de ses théories qui suppriment l’âme, est bien pour faire croire que ce n’est pas lui, mais le Yoga qui a frappé cette enseigne engageante et l’a introduite dans la langue religieuse. Le bouddhisme, sans doute, n’aurait pas créé lui-même un terme que, pour l’harmoniser avec son nihilisme, il s’applique souvent par des jeux étymologiques à détourner de son interprétation légitime.
Le Mahâbhârata dit quelque part du ṛishi Mudgala : « Puisant sa force dans l’énergie de la contemplation[1], obtenant la buddhi suprême, il parvient à la perfection immuable qui a nom nirvâṇa[2] » ; il suffirait de substituer bodhi à buddhi pour que cette phrase d’inspiration yoga