dhisme est essentiellement, entre tant d’autres, un ordre monastique émergé de cette mêlée mouvante.
C’est ainsi qu’il unit un apport traditionnel si large avec l’impulsion très personnelle d’un chef, que ses doctrines théoriques s’embarrassent de tant de légendes qui de nature leur sont étrangères, voire de tendances qui les contrarient. D’y chercher un système parfaitement équilibré, coordonné et déduit, sortant tout armé de la réflexion spontanée d’un penseur, autant vaudrait prendre les lois de castes pour un système juridique élaboré dans le silence du cabinet.
La mémoire de ces commencements ne s’est pas évanouie sans laisser de traces. Gautama débute dans la carrière religieuse en allant demander leur direction à deux maîtres, Arâḍa Kâlâma et Udraka Râmaputra. Le peu qui nous est dit de leurs enseignements suffit pour faire reconnaître en eux de vrais yogins, professant des théories du Yoga. Le premier aurait seulement, d’après un témoignage qui, après tout, peut avoir sa valeur, professé un Yoga qui excluait la théorie des guṇas, qui se rapprochait donc déjà du bouddhisme par une commune opposition au Saṁkhya.