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ORIGINES BOUDDHIQUES

-même a grandi ; comme lui elle confine au yoga ; elle a aussi emprunté au kṛishṇaïsme des inspirations et des catégories légendaires ; elle se rencontre avec le bouddhisme dans la formule même de plusieurs doctrines, dans les titres caractéristiques de ses Saints. Malgré tout, les divergences s’accusent graves, nombreuses. La profession de loi bouddhique s’exprime en une formule triple ; le jaïnisme fait de même, mais, tandis que le bouddhiste prend son refuge dans le Bouddha, l’Église et la Loi, le jaïna se réclame de la Vérité, de la Sagesse et de la Vertu ; si, comme le bouddhisme, le jaïnisme organise la vie monastique, c’est en exagérant sans mesure les austérités ; loin de nier l’âme, il en dote toutes les créatures ; ses thèses directrices sont celles du Sâṁkhya.

On peut juger par là, ce qui se vérifie dans l’Inde par tant d’exemples, combien le morcellement religieux y est facile, combien la logique des dogmes y tient à l’origine peu de place. Sectes et castes, dans l’organisation religieuse et dans l’organisation sociale, obéissent à des destinées très pareilles. Dans l’un et l’autre milieu des variations accidentelles, des divergences locales, des désaccords légers suffisent