en assimilant l’r à la consonne suivante, appartiennent sûrement à une époque ultérieure. Du fait que le pâli retient les consonnes simples entre deux voyelles, on conclut que nécessairement il a été fixé avant un dialecte tel que le Mahârâshṭrî de Hâla qui écrit vaana pour vacana, haaa pour hadaya (hṛidaya).
Dans toutes les langues, les éléments phonétiques vont se déformant suivant des lois qui, d’une façon générale, nous sont connues ; ils traversent, dans leur décadence, des phases qu’un nombre infini d’exemples nous permettent de déterminer. Le raisonnement paraît donc inattaquable. Il le serait en effet, mais à une condition : il faut qu’il soit certain que, dans tous les cas que l’on compare, l’orthographe reflète exactement l’état contemporain de la prononciation usuelle, en dehors de toute action littéraire. Il faut, en d’autres termes, que, dans tous les cas, l’orthographe soit strictement représentative, nullement historique ni savante. On peut, je pense, démontrer que cette condition essentielle fait défaut.
Dans l’Introduction de mes Inscriptions de Piyadasi, j’ai relevé un certain nombre de faits qui me paraissent à cet égard démonstratifs, tels que le voisinage dans les mêmes inscriptions des orthographes sṭ et ṭh correspondant à un sanscrit shṭ, des écritures avec ou sans l’r groupé, puta et putra, etc. Je reviendrai ailleurs sur ces faits en les réunissant. Je me contente ici d’en rappeler la signification.
C’est sur une autre série de témoignages que je veux appeler l’attention en ce moment. La date de Kanishka, approximativement fixée aux environs de l’ère chrétienne, donne aux monuments épigraphiques qui se rapportent à son règne un intérêt spécial. On peut distinguer, en trois groupes ceux qui nous sont connus : les inscriptions votives de Mathurâ, l’inscription de Manikyâla, et enfin l’inscription de Bhawalpur. Cette dernière reçoit une valeur toute nouvelle de l’examen très pénétrant auquel elle vient d’être soumise par M. Hörnle. Tous ces monuments sont contemporains, ils sont circonscrits dans une aire géographique relativement peu étendue. La