Qui nous suit, chantant sur nos pas :
Lioba, Lioba !
Dans les douleurs de l’agonie,
De Sempach[1] le héros vainqueur
L’écoutait au fond de son cœur
Eclater en flots d’harmonie
Lioba, lioba !
Voix de courage, voix d’amour,
Au timbre fort, joyeux et tendre,
Nos fils aussi sauront l’entendre
Et l’accompagner à leur tour.
Lioba ! lioba !
Laissons à d’autres les chimères,
Gloire, grandeurs, tristes appas !
Le seul bien qui ne lasse pas,
Nous l’avons reçu de nos pères.
Lioba, lioba !
La liberté simple et sans fard,
Suisse, voilà ton apanage !
Garde-la pure d’âge en âge,
La liberté du montagnard.
Lioba, lioba !
Pour dominer l’orchestre immense
Dans le concert des nations,
Il faut des hautes régions
Qu’au ciel toujours ce chant s’élance :
Lioba, lioba !
Œuvres à lire d’Eugène Rambert (F. Rouge, éditeur, Lausanne) : Poésies (1874), Les Pleurs de deuil (1895). Dernières poésies (1887). Pour ses œuvres en prose, voir le premier volume de cette Chrestomathie. — Critiques à consulter : Henri Warnery, Eugène Rambert ; Philippe Godet, Virgile Rossel, ouvrages cités.
ÉDOUARD TAVAN
C’est l’un des meilleurs représentants de l’École parnassienne en Suisse et, sans contredit, l’artiste en vers le plus habile de son pays, car tout
- ↑ À Sempach, sur le lac du même nom, canton de Lucerne, en 1386, les Suisses vainquirent le duc d’Autriche Léopold III, grâce à l’héroïsme d’Arnold Winkelried, qui se sacrifia pour faire brèche dans les rangs ennemis.