Page:Serge - L’Illusion révolutionnaire, paru dans L'Anarchie, 28 avril 1910.djvu/22

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S’imaginer que des foules impulsives, tarées, ignorantes, en finiront avec l’illogisme morbide de la société capitaliste, est une illusion grossière. Parce que ce sont justement les tarés de ces foules qu’il importe de détruire pour que la vie puisse être ample et bonne à tous. La violence bestiale, la haine, l’esprit moutonnier des meneurs, la crédulité des foules, — voilà ce qu’il faut annihiler pour transformer la société. Améliorer les individus, les purifier, les rendre forts, leur faire aimer et désirer ardemment la vie, les rendre capables des révoltes salutaires, telle est l’unique issue. Hors de la rénovation des Hommes il n’est pas de salut !

LE RÉTIF