Page:Serge - L’Illusion révolutionnaire, paru dans L'Anarchie, 28 avril 1910.djvu/4

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Les scandales Panama, Dreyfus, Syveton, Steinhell, etc. — les turpitudes et l’incapacité des politiciens, enfin les coups de fusil de Narbonne, de Draveil et de Villeneuve ont déchiré pour une minorité considérable — le voile de l’illusion parlementaire.

On espérait tout du bulletin de vote. On avait foi en la bonne volonté et le pouvoir des représentants de la nation. Et cette espérance, cette foi, empêchaient de voir l’idiotie fondamentale du système qui consiste à déléguer quelqu’un pour veiller aux besoins de tous. Mais le bulletin de vote s’est révélé un vulgaire chiffon de papier. Les parlementaires se sont montrés ambitieux, cupides, corrompus, médiocres surtout. Des gens apparurent qui s’indignèrent de la farce électorale, de la comédie des réformes, du règne des pitres républicains. Une minorité est née, qui grossit nécessairement tous les jours et sur laquelle la vieille illusion n’a plus de prise.