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Page:Serge - Vers les mirages, paru dans L'Anarchie, 9 mars 1911.djvu/15

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Mais le mirage est là, sur l’horizon. Pour la cité idéale de demain, nos révolutionnaires acceptent la ville immonde d’aujourd’hui. Pour la vie idyllique d’un avenir qu’ils ne connaîtront pas, ils s’accommodent du présent lamentable.



Après l’illusion religieuse, après l’illusion réformiste, l’illusion révolutionnaire. C’est au fond l’éternel recommencement de la même aventure : le rêve primant l’action, le rêve remplaçant la révolte, et aujourd’hui gâché pour demain.