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Page:Sermon joyeux d’un depucelleur de nourrices.djvu/10

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L’heure n’eſt pas encore venue,
Ie gaindz, ie glaſtys, i’eſternue,
Ie regarde ne ſçay que c’eſt,
Et elle ſe lieve toute nue
Pour venir ouvrir le guichet.
Elle s’en va l’huis eſt ouvert,
Mais qui pirs eſt ie n’en ſçay rien :
Ha garce le m’avez-vous faict ?
Sansbieu vous ne faictes pas bien,
Ie heurte, ie fais le petit chien,
Gnauf, nauf, c’eſt à demain,
Sansbieu pour perdre le mien
Ie feray ung coup de ma main,
Et ie m’en voys ung bien peu loing,
Et i’acours l’eſpaule en avant,
Et ie treſbuche mon villain,
Et ie chetz la teſte devant.
He le vray Dieu treſtout puiſſant !
Qu’eſt-ce la s’eſcria le maiſtre ?
Diſt la Nourrice, c’eſt le vent
Qui a rompu une feneſtre,
Encore ce peut bien eſtre,
Faictes tant qu’elle ſoit recloſe,
Levez-vous & l’allez remettre
Viſtement ſans faire aultre choſe.
Ie ſuis-là, ou pour parler ie n’oſe,
De crainte de les reſveiller ;