Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/117

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grossiers après des répliques sur lesquelles ils s’étaient entendus aux répétitions générales. »

L’existence de la cabale fut dénoncée par Giacomelli, dans la Presse théâtrale (17 mars), par M. Jules Ruelle dans le Messager des théâtres. Ce critique qui défendait bravement les innovations de Wagner et les passages sifflés, écrivait : « Le public de Carpentras, voulant faire tomber un troisième ténor, n’agit pas autrement. L’orchestre, car ce sont bien les stalles qui donnaient le branle, nous tenons à le constater, offrait le spectacle bien triste d’une cabale organisée. »

Giacomelli affirme que les meneurs de la cabale étaient deux critiques à cheveux blancs, Gustave Héquet, rédacteur musical de l’Illustration, et Scudo.

Baudelaire rapporte ce détail : « Je me souviens d’avoir vu, à la fin d’une des répétitions générales, un des critiques parisiens accrédités, planté prétentieusement devant le bureau de contrôle, faisant face à la foule au point d’en gêner l’issue et s’exerçant à rire comme un maniaque, comme un de ces infortunés qui, dans les maisons de santé, sont appelés des agités[1]. Ce pauvre homme, croyant son visage connu de toute la foule, avait l’air de dire : « Voyez comme je ris, moi, le célèbre S. ! (Scudo). Ainsi., ayez soin de conformer votre jugement au mien. » — Ce fut contre le troisième acte, dit Wagner, que « les chefs de l’opposition dirigèrent

  1. Scudo mourut fou quelques années après.