Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/141

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tion exclusive pour Wagner, reconnaît que la chute de cet ouvrage est due aux efforts de la cabale. Beaucoup de siffleurs enrôlés ont obéi à un mot d’ordre. Cette querelle artistique lui suggère un rapprochement naturel avec la Guerre des Bouffons (1752) et avec le différend des Gluckistes et des Piccinnistes. Après avoir relaté les principaux faits historiques de cette guerre musicale, il conclut ainsi : — L’avenir a donné raison à Gluck et confondu ses détracteurs. En sera-t-il de même pour Wagner ? Attendons !

Si Wagner avait trouvé un éloquent défenseur en Baudelaire, il n’était pas quitte encore avec les détracteurs de son œuvre. M. Oscar Comettant fit paraître, en 1862, chez Pagnerre[1], un ouvrage intitulé : Musique et musiciens, contenant un chapitre spécial sur la Musique de l’avenir et l’avenir de la musique. Ce chapitre m’a paru composé de deux morceaux soudés ensemble tant bien que mal et plutôt mal que bien, d’un article satirique sur le Cénacle de Weimar, celui sans doute publié par le Siècle en 1858, et d’une étude fort malveillante sur le Tannhœuser et les théories de Wagner. Pour le Tannhœuser, il s’accorde avec ses confrères sur les morceaux dignes d’éloges, l’ouverture lui paraît bonne, moins la deuxième partie qui lui semble exprimer une scène de convulsionnaires.

Il expose les idées contenues dans la lettre à

  1. Un vol. in-18, Paris, 1862.