Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/166

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occasion de signaler ce virulent réquisitoire contre la perversion du goût allemand par l’esprit français, par les productions de notre art et de notre littérature. Nous reviendrons tout à l’heure sur cette diatribe, mille fois plus haineuse, plus injurieuse à notre égard que la fameuse farce : Une capitulation, dont les journalistes ont si bien exploité les insultes à Paris assiégé. Je ne vois pas qu’en 1869, on se soit prévalu de la gallophohie de Wagner pour empêcher M. Pasdeloup de monter Rienzi au Théâtre Lyrique.

Dans un volume intitulé les Musiciens célèbres[1], Félix Clément jugeait l’œuvre et le système de Wagner avec les idées de Fétis, mais en invoquant en leur faveur certains jugements de Gasperini. Sa conclusion fera sourire : « Quoi qu’il advienne de M. R. Wagner, sa tentative est jugée et la musique de l’avenir ne se relèvera pas de l’arrêt qui a été porté contre elle dans la mémorable soirée du 13 mars 1861. » Ces lignes sont datées de 1868 ; on pouvait alors ne pas prévoir le triomphe futur des idées et des œuvres de Wagner, mais les préférences pour telle ou telle école n’excusent pas le parti pris d’indifférence et de dédain avec lequel le même Félix Clément a rédigé dans le Dictionnaire Larousse, les notices sur Tannhœuser, Lohengrin, Tristan et les Maîtres-Chanteurs de Nuremberg.

« En 1868, — écrivait M. Joncières, rappelant ce souvenir dans son article nécrologique sur Wagner,

  1. Un vol. in-8o, Hachette, Paris, 1868.