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Le Figaro fut donc le seul journal français qui entretint ses lecteurs de la comédie musicale de R. Wagner. Il inséra deux lettres de M. Léon Leroy. La première, anecdotique (23 juin), décrivait la passion du roi Louis pour les poèmes et la musique de son musicien favori et les visites soudaines qu’il lui rendait en Suisse. La seconde (25 juin) comprenait un récit de la représentation et une analyse de l’œuvre de Wagner. « Son style s’est très sensiblement éclairci, sa phrase s’est précisée, les tonalités ne sont plus aussi fuyantes que par le passé et, en dépit de la multiplicité des éléments mélodiques et harmoniques dont l’emploi simultané est encore un des caractères principaux de la manière de Wagner, la lumière jaillit plus vite de cette masse symphonique qu’il manie avec tant de sûreté et de puissance. »

M. Léon Leroy annonçait le 26 janvier 1868, dans la Liberté, que M. Carvalho venait de signer un traité avec M. Nuitter, mandataire du compositeur et traducteur du poème, pour la représentation de Lohengrin au Théâtre Lyrique. Les répétitions devaient être surveillées par M. Hans de Bulow et la première était fixée au mois de mai.

À ce moment, M. Carvalho voyant péricliter son entreprise artistique, eut l’extraordinaire invention, pour relever son crédit, de fonder une nouvelle exploitation théâtrale à la salle Ventadour. Le