Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/175

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plusieurs m’ont paru invraisemblables, suivie de quelques renseignements intimes sur le maître allemand.

« Il écrit, vêtu d’une robe de chambre en velours violet ou bleu de roi que relèvent de grosses torsades d’or, debout, sur un pupitre à hauteur d’appui. Il ne trace pas une note sur le papier sans avoir tout le morceau dans sa tête… ; telle est sa fermeté de conception qu’il ne fait pas une rature en cent pages, malgré la diversité des motifs et la richesse de l’orchestration. »

Le caractère de l’homme est sévèrement jugé… « Jamais homme de génie ne fut plus égoïste que Wagner. Nul n’a rencontré plus de dévouements, plus de fanatisme, plus de séides enthousiastes et prêts à mourir pour lui. Nul n’a moins reconnu et apprécié le dévouement… L’artiste est grand, l’homme est petit. »

Au moment où Rienzi faisait son apparition au Théâtre-Lyrique, il y avait un mois que Berlioz était mort. L’Opéra jouait le Faust de M. Gounod, converti en drame lyrique et allongé d’un ballet. Sur l’affiche du Théâtre-Français, les Faux ménages de M. Pailleron ; à l’Odéon, Gutenberg, drame en cinq actes en vers d’Éd. Fournier ; au Théâtre-Cluny, les Inutiles de M. Ed. Cadol. M. V. Sardou triomphait à la Porte-Saint-Martin, avec Patrie, au Gymnase, avec Séraphine. L’Ambigu reprenait le Vau-