Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/178

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présentée, sur la monotonie des situations ramenant à tout propos les morceaux d’ensemble les plus bruyants et les tutti les plus furibonds.

Gustave Bertrand, collaborateur du Ménestrel, — qui plus tard devait prendre la direction du Théâtre des Nations érigé sur l’emplacement du Théâtre-Lyrique, — déclara que le choix de Rienzi ne prouvait rien pour ou contre Wagner, l’auteur ayant désavoué cette œuvre de jeunesse sur laquelle il serait absurde de le juger. D’après lui, mieux valait tomber avec Lohengrin que réussir avec Rienzi. M. Pasdeloup qui avait fait de grandes dépenses pour la mise en scène de l’ouvrage de Wagner, n’était peut-être pas du même avis. La sévérité de Gustave Bertrand ne fit grâce qu’au finale du premier acte, au chœur des messagers de paix et à la prière de Rienzi. « Le troisième acte est mauvais ; je n’excepte de cet arrêt sommaire que la prière des femmes pendant le combat qui est originale et revient avec plus de bonheur encore en se compliquant de l’hymne santo spirito cavalière. Je pourrais aussi, par excès de conscience, signaler telles phrases çà et là, mais elles sont noyées, abîmées dans le brouhaha presque continu d’une musique d’hippodrome : ce ne sont que marches, fanfares, pas redoublés, chants de guerre à pied et à cheval, chants du départ et du retour, chœurs de victoire dont plusieurs m’ont paru reculer les bornes de la trivialité. La pauvreté des motifs n’est qu’imparfaitement dissimulée par les harmonies compactes dont ils sont presque partout