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bien autrement les esprits que l’auteur de la Tétralogie.

Le 22 mars 1870, plusieurs wagnériens français s’étaient rendus à Bruxelles pour la première représentation de Lohengrin au Théâtre de la Monnaie, Mme Judith Mendès, à cette occasion, écrivit dans la Liberté (26 mars) un nouvel article-paraphrase sur Lohengrin, M. Cat. Mendès rédigea un compte rendu pour le Diable (26 mars). La Cloche des 26 et 28 mars publiait un éloge pompeux de l’opéra de Wagner, où un journaliste allemand, M. Wittmann, proclamait que la musique de Lohengrin est claire, limpide, facile à comprendre. Voici sa conclusion ; c’est une mise en demeure catégorique. « La vie a droit à la lumière, Lohengrin a droit à l’Opéra. Si M. Perrin ne comprend pas cela, qu’on le casse aux gages ! »

Au mois de juin suivant la Walküre fut représentée à Munich. Cette œuvre, d’un intérêt beaucoup plus humain que la féerie de Rheingold, eut un vif succès. Les premier et troisième actes surtout furent très applaudis ; le second, moins apprécié. Beaucoup de Français assistaient à cette représentation qui eut lieu le 26 juin 1870[1]. C’est ce que constate le correspondant de la Gazette musicale (30 juin). À la représentation du 17 juillet assistaient M. Camille Saint-Saëns, M. Henri Duparc et quelques fanatiques de Wagner, M. Lascoux, M. et

  1. Et non le 26 juin 1872, comme l’indique par erreur le Dictionnaire Larousse, et comme d’autres l’ont répété après lui.