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RICHARD WAGNER JUGÉ EN FRANCE

nue… De Saint-Victor, Jouvin, etc., ont été très bons dans ce sens qu’ils constatent inspiration, talent, etc., le tout gâté par l’influence de Wagner ». M. Reyer lui-même, dans son feuilleton des Débats (31 mai), prononça le mot de wagnérisme… « Oui, car j’ai senti passer comme un souffle des Maîtres-Chanteurs dans certaines pages de Djamileh. »

Le dernier chapitre de l’ouvrage de Gustave Bertrand : les Nationalités musicales étudiées dans le drame lyrique[1], publié en 1872, est intitulé : Verdisme et wagnérisme. L’auteur se montre sévère pour Wagner, il lui reproche d’avoir médit de la France après 1861, d’avoir dénigré les compositeurs français qui sont, en Allemagne même, plus applaudis que lui, de ne pas être un homme de théâtre. Quant aux wagnériens, ils sont coupables d’avoir brisé la langue musicale et l’on a pu leur appliquer cette boutade : « La musique leur résistait, ils l’ont assassinée ! » Son livre conclut, bien entendu, par un optimiste panégyrique de la musique française à laquelle appartient l’avenir.

De cette opinion exprimée sur Wagner et les wagnériens par G. Bertrand qui n’était cependant pas un admirateur exclusif du passé, on peut induire quels jugements sommaires, quelles condamnations inexorables prononçaient des critiques réaction-

    jaune. Ils apprécieront le parti pris évident, étroit et injuste, auquel a obéi Félix Clément, rédacteur musical de ce dictionnaire.

  1. 1 vol. in-18o, Didier, Paris, 1872.