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RICHARD WAGNER JUGÉ EN FRANCE

ques-uns ont rompu ouvertement toute attache avec Wagner et l’ont renié par déclaration publique. Enfin, il a fallu se plier aux transformations du goût, aux préférences nouvelles du public récemment acquises à des tendances réprouvées naguère.

Si, à plusieurs reprises, des polémiques se sont élevées sur l’opportunité des représentations allemandes ou françaises de Lohengrin, F. de Flottow, — qui le croirait ? — le très médiocre auteur de Martha, à propos d’un ouvrage intitulé Marianne destiné par lui à l’Opéra-Comique, avait été accusé de tiédeur pour notre pays. On lui reprochait aussi son titre de chambellan du duc de Mecklembourg-Schwerin, celui-ci ayant commandé un corps d’armée prussien pendant la guerre. Cet incident (août 1873) causa un certain émoi dans le monde des théâtres.

Le 13, M. de Saint-Georges, librettiste habituel du musicien et auteur de ladite Marianne, écrivait au Figaro pour nier que son collaborateur fût chambellan du duc de Mecklembourg. Il ajoutait que l’artiste avait été adopté par la France comme sien et qu’il était membre correspondant de l’Institut, depuis 1864. La lettre était contresignée par le directeur de l’Opéra-Comique, M. de Leuven. Deux jours après, celui-ci prenait la plume pour affirmer qu’aucun ouvrage de M. de Flottow n’était en préparation au théâtre. Le musicien travaillait seulement