Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/218

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voix autorisée de M. Ch. Gounod. Dans une longue lettre adressée le 6 mai 1874 à M. Comettant, M. Gounod prenait la défense du chef-d’œuvre contre le profane assez osé pour avoir voulu en remontrer à Beethoven. M. Ch. Bannelier, dans la Gazette musicale du 17 mai 1874, se saisit de l’incident et joignit sa réprobation à celle de M. Gounod et de la presse anglaise.

Dans ses Souvenirs d’Allemagne, M. Reyer avait déjà signalé le fait sans le donner pour certain et rapporté crue Wagner avait composé un nouveau dénouement pour l’Iphigènie en Aulide de Glück et qu’il avait « aussi, en plusieurs endroits, modifié le chant et l’orchestre ». Et il ajoutait : « Ô maître, ne craignez-vous pas, pour peu que vous ayez médité sur certain précepte de l’Évangile, que dans un temps donné, dans bien longtemps d’ici, alors que vous ne serez plus que gloire et poussière, une main hardie, une main profane n’ajoute à votre partition de Tristan et Yseult un peu de ce charme mélodique qui lui manque et ne traduise dans un langage plus humain et plus musical votre mélopée du dragon Fafnir ?… » — Dans un article posthume du compositeur Damcke[1], intitulé Une Visite à Wagner, communiqué par sa veuve à la Gazette musicale et publié dans le numéro du 9 janvier 1876, on trouve aussi de curieux détails sur les concerts donnés par

  1. Berthold Damcke, compositeur russe, critique et professeur depuis longtemps fixé en France, mourut à Paris en 1875. Il avait été l’un des derniers et des plus fidèles amis de Berlioz.