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critique, car il y revient l’année suivante[1], compare les systèmes et montre que les deux réformateurs ont puisé à un fonds commun, le drame dans l’antiquité. Wagner n’a rien inventé ; il a seulement ajouté à la création de Gluck les richesses de l’instrumentation moderne. « Wagner arrive à cette démonstration que la symphonie est au chant ce que le chant est à la parole. » D’après l’auteur, en réduisant l’exposé du système de Wagner à ses données essentielles, « vous n’aurez plus qu’une édition revue, commentée, mais exacte au fond des principes exposés dans l’épître dédicatoire d’Alceste. » D’ailleurs, « passé les bornes indiquées par Gluck, on sort de la définition même du genre (de l’opéra), on dérange l’équilibre des éléments, on fait de la symphonie, du mélodrame, mais plus du tout de la tragédie lyrique. » À son avis, les dernières créations de Wagner ne peuvent avoir d’imitateurs, car personne ne sera doué d’un génie assez complet, poétique, musical et dramatique, pour suivre la voie qu’il a tracée dans ses œuvres de la troisième manière.

En 1882, parut une brochure sur Wagner[2], de Mme Léonie Bernardini, et un petit volume de Mme Judith Gautier. La brochure de Mme Bernardini donne une biographie assez complète de Wagner,

  1. La théorie du drame lyrique d’après Glück et R. Wagner, une brochure in-8o, Gervais, Paris, 1882.
  2. Richard Wagner, 1 vol. in-18, Marpon et Flammarion, Paris, 1882.