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RICHARD WAGNER JUGÉ EN FRANCE

vaut refusé les propositions de Wagner et de son ami Liszt, des démarches avaient été faites à Bruxelles pour y faire représenter Tannhœuser en français, démarches restées aussi infructueuses que celles de Paris. »

À la fin du mois de septembre 1857, Napoléon III se rendit à Stuttgard pour y avoir une entrevue avec l’empereur de Russie. Auprès de ces deux souverains se trouvaient réunis, dans la capitale du roi de Wurtemberg, l’impératrice de Russie, les reines de Grèce et de Hollande. Suivant certains articles biographiques, l’une des représentations de gala données à Napoléon III, pendant son séjour à Stuttgard, ayant été consacrée à Tannhœuser, le choix de cette œuvre, offerte ainsi à un parterre de rois, aurait contribué à répandre en France le nom de Wagner et à préparer son avènement à l’Opéra. C’est là, je pense, une erreur.

D’après les dépêches officielles, l’empereur n’est resté à Stuttgard que trois ou quatre jours. On a joué devant lui la Bohémienne, de Balfe, et, sur son propre désir, le Freischütz, de Weber ; il a assisté un autre soir à une représentation non musicale. Je ne vois pas dans tout cela qu’il se soit agi de Tannhœuser. Toutefois, en ce moment qui était celui de la saison de jeu à Bade, à cette époque où, dans les villes d’eaux d’Allemagne, très courues des Parisiens, la mode attirait, chaque été, beaucoup d’artistes et