Page:Servières - Tannhæuser à l’Opéra en 1861, 1895.djvu/116

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Aussi l’on eut bientôt la Panne aux airs, de Clairville et Barbier, au Théâtre Déjazet et, aux Variétés, Yameinherr, parodie en trois actes, de Clairville, Lambert Thiboust et Delacour, musique de Victor Chéri. Plus drôle que méchante, elle reproduisait la fameuse marche et faisait entendre une Cacophonie de l’avenir, avec chants, harpes et chiens savants[1]. Croirait-on que ces innocentes bouffonneries eurent le don de révolter J. Janin, qui se déclara, dans son feuilleton du 15 avril, le

  1. M. Grand-Carteret s’est donné la peine de rechercher ces parodies. Dans son Wagner en caricatures, il en cite des extraits. « M. V. Chéri avait arrangé la musique, introduisant ici et là des airs des Huguenots, du Trouvère, de la Favorite, du Chalet, de la Caravane, de Guillaume Tell ;

     
    Ces chants qu’ils ont osé proscrire,
    Je ne les ai pas défendus !



    et terminant le tout par un vaudeville final dont le couplet au public était dit par Vénus :


    Nous plaisantons le Tannhæuser.
    Pardonnez-nous de tant oser.
    Longtemps on méconnut Weber,
    Et Beethoven, et Meyerbeer,
    En attendant que Tannhæuser
    En France ait un succès d’enfer,
    Messieurs, nous vous prions d’en fair’
    Un tout petit à Ya-Mein-Herr.