Page:Servières - Tannhæuser à l’Opéra en 1861, 1895.djvu/136

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à Liszt qu’il « n’aurait pas eu le moindre ressentiment pour les quelques chevrotines que Wagner lui avait tirés dans les jambes ». Le voyage fait à Paris en octobre 1853, par Liszt et Wagner, — signalé déjà par Mme Bernardini dans sa brochure[1], — aurait eu, d’après M. Soufflard un but de propagande. Dans une soirée chez Mme Kalergis, Liszt joua de la musique de Wagner et, après le départ du pianiste, Wagner lui-même, dans une réunion d’amis, Tannhæusera et Lohengrina (sic), mais ces auditions intimes ne firent rien pour sa renommée ; il rentra donc à Zurich.

Quelle que fût la faculté d’illusion de Wagner, pouvait-il croire sérieusement, en 1852, qu’après le manifeste de Fétis publié dans la Gazette Musicale, que l’Opéra accueillerait une de ses œuvres et de toutes la plus allemande ?

Pages 21, 2e  § et 43 : Contrairement à ce que prétendit, à l’audience du 6 mars 1861, Mme Durier, Roche, même après le rejet par l’Opéra de sa traduction, aurait continué à la perfectionner en collaboration avec M. Nuitter. C’est ce qu’il écrivait, le 21 janvier 1861, au Messager des Théâtres (voir la note de la page 43), et c’est ce qu’affirme M. Nuitter. Il venait même quelquefois aux répétitions.

L’attitude d’effacement complet qu’il adopta dans le procès, déclinant absolument toute prétention de collaborateur, avait dû être concertée avec Wagner, qui tenait à se débarrasser de Lindau ; or, celui-ci était l’ami de Roche et de

  1. 1 br. in-18. Paris 1882. Marpon-Flammarion.