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cielle du comte Walewski (8 mars), refusant à l’artiste cette faveur, se terminait ainsi : « Jamais en France, soit qu’il s’agît des œuvres de nos compositeurs, soit qu’il s’agît de celles des maîtres étrangers, tels que Rossini et Meyerbeer, le directeur de l’orchestre n’a été déshérité du droit de rester à la tête de sa phalange d’exécutants. Il y a plus : avec nos idées et nos habitudes françaises, le chef d’orchestre qui céderait son siège dans ces journées solennelles et décisives serait considéré comme désertant ses devoirs et perdrait pour l’avenir tout le prestige de son autorité. »

M. Ad. Julien, qui cite dans son ouvrage sur Wagner[1] ce passage de la lettre officielle, estime que c’est là « un modèle de style administratif ».

Le 14 mars, dans le Charivari, M. Blum se montre sévère pour Wagner et le blâme pour sa prétention de conduire l’orchestre. Le même jour, dans le Figaro, M. Jean Rousseau émet un avis contraire. — « C’est toute sa vie de musicien qu’il joue sur cette retourne unique. Quoi de plus naturel, dans une si grosse partie, qu’il veuille tenir les cartes ?… M. Wagner est perdu peut-être si M. Dietsch conduit mal son orchestre…

  1. Un volume in-4o, Paris, 1886. Librairie de l'Art.