Page:Servières - Tannhæuser à l’Opéra en 1861, 1895.djvu/90

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des Azevedo et autres Chadeuil pour nommer les défenseurs de Tannhæuser. Ils furent rares.

À la Causerie, journal hebdomadaire, dirigé par V. Cochinat et très favorable à Wagner, le critique musical du journal, Léon Perroud, céda la plume à Léon Leroy, un familier de la rue d’Aumale. Celui-ci, tout en défendant l’œuvre de son ami, ne se prive pas d’en exposer les défauts. À ses yeux, ce sujet légendaire ne semble pas « renfermer, en quoi que ce soit, les éléments d’action constituant l’essence du drame lyrique, tel que nous le comprenons en France ». Il blâme la longueur excessive du concours des chanteurs. Wagner n’était pas obligé de développer cette scène dans une telle proportion. « Wolfram d’Eschenbach surtout pouvait fort bien dire sa façon de penser à l’égard de l’amour sans s’étendre avec tant de complaisance sur son interminable récitatif. » Il regrette l’abus du style déclamatoire, le nombre et le développement des morceaux en mouvement lent. Il cite, à cet égard, la première moitié du troisième acte où se succèdent le chœur des pèlerins, précédé d’un long récit de Wolfram, « suivi de la prière d’Elisabeth et de la romance de l’Étoile du soir, dont la mélodie marche avec la même lenteur ». Mais il est peut-être le seul, avec Gasperini,