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MIROIR, CAUSE DE MALHEUR

me témoignage de sa gratitude, une postérité prospère et glorieuse. »

Ayant raconté cela d’un air assez amusé, il continua tout-à-coup d’un ton triste :

— « Combien je suis heureux d’avoir entendu une telle nouvelle, fût-ce en rêve ! Songez, Madame, que depuis quatre générations, notre famille n’a toujours connu qu’un descendant unique ! Et à notre tour, nous n’avons plus maintenant l’espoir d’avoir d’autre enfant que celui que Dieu nous a confié déjà… »

À ce moment on frappa à la porte. Puis la porte de leur chambre s’ouvrit, laissant paraître leur unique fils adoré qui venait leur présenter ses devoirs habituels. C’était un beau garçon en pleine force. Dans un visage rempli de douceur, ses yeux étincelaient comme des étoiles dans un ciel serein. Sa nature à la fois simple et charmante ne pouvait que s’enrichir de vertus et de sagesse sous la direction d’un tel père.

— « C’est un beau garçon ! » remarqua la femme quand le fils fut sorti « Il faudrait que nous pensions à son mariage ! » ajouta-t-elle.

— « C’est le seul sujet de mes soucis ! » dit le mari.

— « Au fait, quelle réponse réservez-vous à la proposition qui nous a été faite par le Seigneur de Han-Yang ? »

Comme son mari n’y répondait pas, elle continua ;