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MIROIR, CAUSE DE MALHEUR

Voilà nos deux cavaliers, maître et valet, déjà en route. Lorsqu’ils furent sur le point de passer un petit pont de bois, le maître ordonna au valet d’arrêter un instant, sous prétexte d’avoir besoin de prendre un peu de précaution. Il descendit donc sous le pont, mais à peine fut-il ! descendu qu’il remonta en poussant un cri l’étonnement.

— « Apportez-moi de la lumière, dit-il à son valet, il y a là quelque chose qui me surprend ! »

Le valet s’empressa de descendre avec la lumière et découvrit un nouveau-né enveloppé dans une étoffe de soie.

— « Oh, s’exclama le jeune maître, c’est pour sauver cet être humain que j’ai été choisi… En tout cas, c’est l’ordre formel de Dieu ! Allons vite, en route ! »

Quand il se présenta devant ses parents qui s’alarmèrent de cette présence inattendue surtout à une heure pareille, le jeune marié leur raconta son rêve et la découverte du nouveau-né sous le pont, puis il leur dit :

— « Je vois là un ordre du Tout-Puissant ! conformons-nous, chers parents, à la volonté divine ! »

— « C’est fait ! répondirent ses parents ensemble. Il sera élevé avec les plus grands soins. Mais faites-nous, Monsieur, le plaisir d’aller rejoindre votre épouse le plus vite possible ! et partez… »