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MIROIR, CAUSE DE MALHEUR

— « Vous le saurez tout à l’heure ! »

À ce mot, il passa dans une salle intérieure où sa femme tricotait.

— « Madame, il faut que je vous parle, lui dit-il en entrant, nous avons trop vécu pour qu’il y ait encore quelque secret entre nous ! »

Tout en lui rappelant, d’un ton sombre, les souvenirs de la première nuit de leur mariage, et la question posée par le page qui n’était autre que l’enfant de sa femme, il la pria de lui dire son nom.

— « Dieu soit témoin de ma pureté ! balbutia-t-elle d’une voix tremblante, cet enfant m’est venu tout seul. En tout cas je veux tout dire, seulement en présence de ce pauvre enfant ».

Le moment étant favorable pour un entretien secret, il appela donc le page à qui il présenta sa femme, en lui disant :

— « Voilà l’auteur de vos jours, qui vous dira comment vous êtes venu au monde. »

— « Oh ! mon pauvre ami, commença-t-elle, moi qui vous ai donné la naissance, j’ignore moi-même si vous êtes un être humain comme les autres, car vous êtes venu au monde d’une façon incompréhensible ! »

Puis s’adressant à son mari :

— « Ce fut la veille de nos fiançailles que j’eus un rêve extraordinaire. Un vieillard se présenta à moi, alors que je me promenais dans le jardin. Il me raconta que son fils avait été sauvé par mon futur beau-père. « Pour le re-