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MIROIR, CAUSE DE MALHEUR

ordonna-t-il, et qu’on le garde jusqu’au nouvel ordre. Et comme il y a lieu de craindre que cet individu ne s’enfuie pendant la nuit, j’ajoute cet ordre formel à tous les fonctionnaires de mon gouvernement, sans aucune distinction, qu’ils seront responsables de sa fuite. »

Tous se moquèrent de lui, en se disant que l’alcool avait fait perdre la tête au gouverneur. Et pas un d’entre eux, bien entendu, ne le garda pendant la nuit.

Ayant tout prévu, le magistrat envoya en pleine nuit un de ses plus habiles valets de chambre pour enlever le Jang-Sing et le cacher le mieux possible.

Le lendemain matin le gouverneur ordonna l’introduction de l’arrogant Jang-Sing. Ce fut en vain que les gardiens fouillèrent partout. Et comme l’ordre du gouverneur était pressant, ils durent aller lui avouer la vérité, tout en implorant le pardon.

— « C’est la négligence d’observer les ordres du Supérieur qui est la cause de cette disparition. Or les fonctionnaires qui négligent les ordres gouvernementaux ne peuvent rester impunis ! Je vous ordonne à chacun, et sans aucune exception, de m’apporter immédiatement un paquet de papiers Jang-Ji. Celui qui ne m’apportera pas le paquet de papiers recevra non seulement vingt coups de fouets mais encore sera révoqué. »

Alors tous s’empressèrent d’aller chercher en ville des papiers dont le prix augmenta subitement, et tous ceux qui en avaient voulaient les vendre.

Après avoir fait ranger tous les papiers « péni-