Page:Sewrin, Brazier Jean qui pleure et Jean qui rit - 1815.djvu/17

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Folâtrons,
Nous rions,
Nous chantons,
Nous dansons,
Nous mangeons,
Nous buvons,
Nous disons :
Zeste, arrive qui plante.

LEPITEUX.

Quand je le disais, madame Lepiteux, que nos voisins ne sont pas si à plaindre que nous.


Scène VI.

Les Précédens, AURORE, dans le fond, écoutant.
GUILLERET.

C’est que vous ne savez jamais prendre un parti, morbleu ! tenez, nos enfans s’aiment ; marions-les ; ils seront heureux, et vous jouirez de leur bonheur.

AURORE, accourant.

Serait-il vrai, maman, j’épouserais M. Beau-Soleil ?

GUILLERET, gaiment.

Oui, vous êtes unis.

LEPITEUX.

Un moment ! comme vous y allez ! ils sont unis !… ils sont unis !… non, ils ne sont point unis.

AURORE.

Nous ne le sommes pas, papa ?

Mad. LEPITEUX.

Non, mademoiselle ; vous ne prévoyez pas les suites d’un mariage disproportionné.

M. et Mad. GUILLERET.

Disproportionné !

LEPITEUX.

Du coté de la fortune, s’entend ; si ma fille est plus riche que votre fils, il arrivera ce qui arrive journellement : ce n’est pas que je connaisse parfaitement le caractère de ma fille, mon Aurore aura rarement des boutades ; mais s’ils viennent à se quereller un jour, ils se feront des reproches ; l’une dira : vous n’aviez rien en m’épousant.

AURORE.

Je ne dirai jamais ça, papa, et surtout à M. Beau-Soleil.

LEPITEUX.

Toutes ces paroles là n’empêchent pas que je ne frémisse