Page:Sextus Aurelius Victor - Origine du peuple romain, trad Dubois, 1846.djvu/188

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les ordres de l’État déchirés par des séditions violentes, qui ont chacune un but différent, ils se soumettent, comme s’ils en avaient reçu le commandement. Ainsi le pouvoir suprême d’un seul fut de nouveau consolidé Rome, et l’on reconnut alors, d’une manière bien évidente, que les efforts des mortels sont impuissants lorsque la fortune ne les seconde pas.

IV. Claude.

Claude, esclave ignoble de sa gloutonnerie, imbécile et sans mémoire, poltron et plus que lâche, ne laissait pas, à cause même de sa pusillanimité, de prendre souvent d’excellentes déterminations, surtout par les conseils des nobles, pour qui la crainte lui inspirait de la déférence : car les esprits stupides agissent d’après les impulsions qu’ils reçoivent. Ce fut d’après l’influence des hommes sages qu’il arrêta le débordement des vices ; qu’il abolit, dans la Gaule, les infimes superstitions des druides ; qu’il fit les lois les plus avantageuses aux Romains ; qu’il introduisit dans l’armée les réformes les plus consciencieuses ; qu’il conserva ou étendit les frontières de l’empire, en lui donnant pour limites, à l’orient, la Mésopotamie ; au nord, le Rhin et le Danube ; au midi, la Mauritanie, qui n’eut plus de rois après Juba. Il tailla en pièces les hordes des Musalamiens ; enfin il soumit les parties les plus occidentales de la Grande-Bretagne, pour laquelle il s’embarqua au port d’Ostie, et la seule province où il parut en personne : car ses généraux assurèrent les autres conquêtes. Il fit encore cesser la famine causée par Caligula, qui, jaloux d’élever un théâtre sur la mer et d’y faire rouler des chars, avait, au grand détriment de la république, rassemblé des vaisseaux de toutes les parties du monde.

Ajoutons cela qu’ayant rétabli le cens et la censure,