Page:Sextus Aurelius Victor - Origine du peuple romain, trad Dubois, 1846.djvu/228

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lui conseillait de passer dans la salle des exercices gymnastiques. Là, celui de ses serviteurs qui était chargé de le frotter d’huile, et qui se trouvait aussi du nombre des conjurés, lui passa, comme pour lutter, ses bras autour du cou, qu’il serra vigoureusement de cette étreinte, et Commode expira. À cette nouvelle, le sénat qui, dès le matin, s’était réuni en assemblée nombreuse pour célébrer les fêtes de janvier, le déclara, de concert avec le peuple, ennemi des dieux et des hommes, décréta que son nom fut partout effacé, et s’empressa de déférer l’empire au préfet de la ville, Publius Helvius Pertinax.


XVIII. Pub. Helvius Pertinax.

D’un savoir universel et d’une intégrité de mœurs digne des premiers Romains, ce prince, par son excessive frugalité, égalait les Curius et les Fabricius. Les soldats, pour qui rien ne semblait suffire dans l’épuisement et la ruine du monde entier, le massacrèrent ignominieusement, à l’instigation de Didius, après un règne de quatre-vingts jours.


XIX. Didius Julianus.

Alors Didius Salvius Julianus, avec l’appui des prétoriens, qu’il avait entraînés dans ses intérêts par les promesses les plus magnifiques, s’éleva de la charge de préfet des gardes de nuit jusqu’au faite de la souveraine puissance. Issu d’une famille très illustre, il se distinguait encore par un mérite supérieur dans la science du droit civil ; le premier, en effet il mit de l’ordre et de la régularité dans le chaos ténébreux et confus des édits annuels des préteurs : exemple qui prouve bien que, pour réprimer l’ambition le savoir, sans la vertu, est tout à fait impuissant : car malgré les préceptes de morale, de rigorisme qu’il avait tracés pour règles de conduite, Didius se laissa entraîner au même crime pour la punition duquel il avait