Page:Sextus Aurelius Victor - Origine du peuple romain, trad Dubois, 1846.djvu/242

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de césar à son fils, nommé Diadumène. Mais, comme elles regrettaient vivement le prince qu’elles venaient de perdre, elles élevèrent au pouvoir le jeune Antonin. Nous ne connaissons de Macrin et de Diadumène que leur caractère farouche et grossier. Aussi purent-ils à peine conserver l’empire environ quatorze mois, et furent-ils tués par ceux mêmes qui les avaient élus.

XXIII. M. Aurèle Antonin Héliogabale.

Alors on appela au trône le fils de Bassien, Marc Antonin, qui, après la mort de son père, pur échapper aux embûches qu’il redoutait, s’était réfugié dans l’asile inviolable du temple du Soleil, que les Syriens nomment Héliogabale ; de là le surnom que reçut le jeune prince. Il fit transporter à Rome la statue du dieu, et la plaça dans la partie la plus reculée de son palais. Point de femme impudique, point même de courtisane qu’il n’ait surpassée par l’infamie de ses débauches : car il ordonnait de chercher avec soin dans le monde entier les hommes les plus dissolus, pour faire avec eux un cours théorique et pratique, de tous les raffinements possibles des plus monstrueuses voluptés. Comme ses excès augmentaient chaque jour, et que l’affection des Romains était progressivement arrivée à son comble pour Alexandre, que les sénateurs, à la nouvelle de la mort d’Opilius, avaient nominé césar, Héliogabale fut massacré dans le camp des prétoriens, après un règne de trente mois.

XXIV. Aurelius Alexandre Sévère.

Aussitôt le sénat, de concert avec les prétoriens, défère la puissance d’auguste à Aurelius Alexandre, originaire d’une ville syrienne, qui portait le double nom d’Arca et de Césarée. Jeune, il est vrai, mais d’un génie supérieur à son âge, Alexandre fait sur-le-champ de