Page:Sextus Aurelius Victor - Origine du peuple romain, trad Dubois, 1846.djvu/256

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XXXI. Emilius Emilien.

Mais tandis qu’ils restent à Rome, Émilius Émilien s’empare de l’empire, après avoir corrompu l’armée. Les deux empereurs, qui marchent contre lui, sont tués à Interamna par leurs propres légions, séduites par l’espoir de plus grandes largesses du côté d’Émilien, à qui ce meurtre assurait une victoire facile et sans danger : disons aussi que Gallus et Voluslen, à cause de leur passion immodérée pour le luxe et pour les plaisirs, avaient perdu l’affection des troupes. Le règne de tous ces princes ne dura que deux ans. Car Émilien lui-même, après avoir, pendant trois mois, usé avec modération du pouvoir impérial, mourut de maladie. Les sénateurs, qui d’abord l’avaient déclaré ennemi public, cédant, comme toujours, à la fortuite, avaient fini par le proclamer auguste, à la mort de ses prédécesseurs.

XXXII. Licinius Valérien.

Les soldats, rassemblés de toutes parts dans les cantonnements de la Rhétie pour soutenir une guerre sur le point d’éclater, élèvent au pouvoir Licinius Valérien, qui, malgré l’éclat dune origine assez illustre, suivait la carrière des armes, selon l’usage de ce temps-là. Son fils Gallien est créé césar par le sénat; et presque aussitôt, vers le milieu de l’été, il y eut un débordement du Tibre, semblable à un déluge. Dès lors, les esprits sages et pénétrants présagèrent les malheurs que causeraient à la république les déportements licencieux du jeune Gallien, qu’on avait fait venir de l’Étrurie, où le fleuve nommé plus haut prend sa source. La prédiction ne se réalisa que trop tôt. Car Valérien, qui faisait en Mésopotamie une guerre douteuse et longue, tomba dans un piège que lui tendit le roi des Perses, appelé Sapor; il mourut ignominieusement