Page:Sextus Aurelius Victor - Origine du peuple romain, trad Dubois, 1846.djvu/290

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dans toute sa pureté; de nouvelles constructions vinrent, comme par enchantement, embellir encore la majesté grandiose de Rome et des autres principales villes de l’empire, surtout Carthage, Milan, Nicomédie, Malgré ces belles actions, les deux empereurs n’étaient point exempts de vices. Ainsi Herculius se laissait colporter à de tels excès de débauche, que dans ses goûts infâmes, il ne respectait pas même la personne des otages. Valerius témoignait envers ses amis une méfiance peu honorable pour eux, sans doute par crainte des discordes, à la suite de rapports perfides, qui pouvaient, selon lui, troubler la paix de l’intimité des gouvernants. Aussi, il paralysa, en quelque sorte, la défense de la capitale, en diminuant le nombre des cohortes prétoriennes et des citoyens armés : et dés lors il prit, disent plusieurs historiens, la résolution d’abdiquer. En effet, lorsque son génie scrutateur lui eut révélé des périls imminents, des guerres civiles marquées par le destin, et une sorte de bouleversement qui menaçait l’empire, il célébra la vingtième année de son règne, et, quoiqu’il eût encore toutes ses forces physiques et morales, il déposa les rênes du gouvernement. Ce fut avec la plus grande peine qu’il fit partager sa résolution à Herculius, qui avait régné un an de moins. Bien que l’incertitude d’une foule d’opinions diverses ait, au sujet de cette abdication, obscurci l’éclat de la vérité, nous pensons qu’il n’appartient qu’à un excellent naturel de mépriser ainsi la puissance, et d’aspirer à descendre du faîte des grandeurs à l’humble condition de la vie privée.

XL. Constance et Armentarius, Sévère el Maximin, Constantin et Maxence.

Ainsi Constance et Armentarius succédèrent à Dioclétien et à Maximien : Sévère et Maximin, d’origine illyrienne, furent créés césars; le premier eut l’Italie; le