Page:Sextus Empiricus - Les Hipotiposes pirroniennes.djvu/103

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huitième moyen est pris de la relation, ou du rapport à quelque chose ; par lequel moyen nous concluons que toutes choses étant relatives à quelques autres, nous devons suspendre notre jugement, sur ce qu’elles sont par elles mêmes et de leur nature. Mais il faut savoir qu’ici, comme partout ailleurs, nous prenons le terme être pour dire paraître ; et que nous ne prétendons dire autre chose, si ce n’est que toutes choses paraissent être relatives à quelques autres : Omnia ad aliquid.

Une chose peut être dite relative à deux égards : premièrement à l’égard de celui qui juge ; car un objet extérieur, et ce dont on juge, est vu, et paraît tel ou tel relativement à quelque Être qui en juge. En second lieu une chose est relative à tout ce qui accompagne la perception ou la considération de cette chose : c’est ainsi que le côté droit est relatif au gauche ; (on ne peut pas penser à l’un sans penser à l’autre.)

Nous avons déjà vu ci-dessus, que toutes choses sont relatives à quelques autres, savoir à celui qui en juge, parce que toutes choses paraissent telles ou telles, ou à cet animal, ou à cet homme, ou à ce sens, et cela, suivant une certaine affection ou disposition