& ce que j’ai cru que d’autres Perſones y approuveroient auſſi bien que moi.
Il eſt vrai que Sextus propoſe quelques faux raisonemens ; mais peut-être ne sont-ils pas en aussi grand nombre que quelques uns se l’imagineroient. Quoiqu’il en soit, tout ne peut pas être de la même force dans un Auteur, & surtout dans un Auteur Pirronien, qui veut douter de tont. Cela n’empêche pas que cet Auteur ne puisse passer pour un grand Filosofe, & qu’il n’y ait beaucoup à profiter dans la lecture de ses Ouvrages: il y établit bien & nettement l’état d’une question, il l’envisage par tous ses cotez, & il réfute ainsi l’opinion de ses adversaires, sans leur laisser aucun faux-fuyant : desorte que sa Dialectique peut passer pour un modéle que bien des gens pourroient suivre dans leurs raisonemens.
Il y a deux raisons entr’autres, qui font que l’on ne saurait trouver mauvais que je publie cette traduction ; la premiére c’est que je n’aprouve en ancune maniére le Pirronisme outré de Sextus,& que je ne saurois me persuader que lui même parlât toujours sincérement dans ses objections : la seconde c’est que je ne fais aucune aplication des objections Pirroniennes à quelque Dogme que ce soit que l’on puisse apeler Téologique ; quoique rien ne me paraisse plus scandaleux, ni plus propre à confirmer les Pirroniens dans leurs doutes, que les dispu-
