té compréhenſive de l’ame, ſur le modèle de laquelle Idée, l’homme entreprend de juger par l’entendement ou par les ſens, comme nous avons dit.
Voilà ce que nous avons jugé à propos d’expliquer avant toutes choſes, afin que l’on connaiſſe de quoy il eſt queſtion. Il nous reſte maintenant de paſſer à la réfutation de ceux qui diſent témérairement qu’ils poſſèdent une règle de vérité. Commençons par la vérité.
Chap. IV. S’il y a quelque règle de vérité.
Entre les philoſophes qui ont traité de la règle du vrai & du faux, quelques uns ont décidé qu’il y en a une, comme les ſtoïciens ; & quelques uns ont dit qu’il n’y a point, comme, entre autres, Xéniade de Corinthe, Xénophane de Colophon, qui dit qu’il n’y a qu’opinion en toutes choſes. Pour nous, nous nous abſtenons de juger s’il y a une règle de vérité ; ou s’il n’y en a pas.
Dira-t-on qu’il eſt poſſible de décider cette controverſe ; ou dira-t-on que cela eſt impoſſible ? Si on dit que cela eſt impoſſible, par là on nous accordera qu’il faut s’abſtenir