tre incorporel en acte. Ainſi, par exemple, ſi une choſe eſt corps en acte, elle n’eſt point incorporelle en puiſſance, & ainſi réciproquement. Nous ne pouvons donc pas dire que le genre ſoyt d’autres choſes en acte, & d’autres choſes ſeulement en puiſſance. Mais ſi le genre n’eſt rien en acte, & s’il n’exiſte point, ce genre, que les dogmatiques prétendent diviſer en ſes eſpèces, n’eſt rien.
Il eſt à propos de conſidérer icy une choſe. Comme de ce qu’Alexandre & Paris ſont une meſme perſonne, il ne ſe peut pas faire, que cette propoſition : Alexandre ſe promène, étant vraie, cette autre, Paris ſe promène, ſoyt fauſſe. De meſme ſi c’eſt une meſme choſe, d’eſtre homme, & d’eſtre Téon, ou Dion, il eſt évident que ſi on ſe ſert du mot d’homme dans une propoſition qui regardera également Téon & Dion, cette propoſition devra eſtre vraie ou fauſſe par rapport à Téon & à Dion tout enſemble. Mais cela n’eſt point ainſi. Car ſi Dion eſt aſſis, & que Téon ſe promène, cette propoſition, Un homme ſe promène, eſt vraie étant dite du ſecond, & fauſſe étant dite du premier. Donc le nom d’homme n’eſt pas une appellation commune, ni une ſeule & meſme choſe à l’égard de tous les deux, mais elle eſt toute différente, & particulière à chacun.