Page:Sextus Empiricus - Les Hipotiposes pirroniennes.djvu/64

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ceux qui sont couverts de chairs, dans ceux qui sont hérissés d’épines, ou garnis de plumes, ou qui sont écailleux ? Ou comment peut-on dire qu’un animal qui a l’organe de l’ouïe fort étroit, ait par ce sens des perceptions toutes semblables à celles d’un autre, qui aura cet organe fort large ; et que celui, qui a les oreilles garnies de poil en dedans, entende de même, que celui qui n’y a point de poil, puisque nous avons une autre perception des sons, lorsque nous avons les oreilles à demi bouchées, que lorsque nous les avons libres. L’odorat doit être aussi tout différent, selon la diversité qui se rencontre parmi les animaux. Car si nous sommes autrement affectés, quand nous sommes refroidis et quand la pituite nous incommode ; et autrement encore, quand une abondance de sang nous monte à la tête, de sorte que quelquefois nous avons de l’aversion pour des odeurs qui paraissent agréables à d’autres, et que nous nous en sentons incommodés, il ne faut pas s’étonner, si parmi les animaux, les uns étant naturellement pituiteux et humides, les autres étant fort sanguins, les autres étant d’un tempérament bilieux, & d’autres d’un tempérament mélancolique, ils sont aussi diversement affectés par les objets de l’odorat. Et à l’égard du goût, les uns ayant la langue âpre et sèche, et les autres l’ayant fort humide, et enfin